samedi 28 mars 2009

CLINIQUE: c'est pas..encore acquis !






Le projet des professionnels de santé de Auxi le château, Hesdin et Fruges a été monté en 4 mois. Les institutions gouvernementales et politiques locales se sont engagées derrière un projet innovant qui doit éviter la désertification de ce territoire et permettre de répondre aux demandes de soins de façon pérenne pour les 20 ans à venir.


Tous les verrous qu'aurait pu rencontrer l'association créée en janvier dernier, se sont ouverts et tout était réuni pour que la reprise de la clinique de chirurgie ambulatoire de Marconne se concrétise dès le 16 avril prochain.


Malheureusement, il existe toujours des archaïsmes difficiles à surmonter, en particulier, les acteurs de la fonction publique restent toujours agrippés à leur vision du monde, refusant l'idée que seule une collaboration réelle et efficiente public/privé, autrement que sur le papier ou dans les discours de Ministre, peut répondre aux problèmes actuels du système de santé.


Bien que fonctionnant en hôpital local, l'administration de cet établissement refuse l'idée, même pour un temps limité de douze mois maximum, un voisinage temporaire entre l'hôpital public et la clinique privée, le temps qu'un bâtiment accueille les lits des malades opérés durant la journée. L'hôpital local vient de subir sa 2° visite d'accréditation, toutes les évaluations des pratiques professionnelles ont reçu des "A" à tous leurs items...l'implication des médecins généralistes et du personnel en est bien l'exemple le plus édifiant. Cet établissement s'il profite d'un personnel dévoué, efficace, dur à la tâche, malgré parfois des critiques injustifiées et illégitimes, ne fonctionne que parce que les médecins généralistes s'y impliquent. Alors comment comprendre ce blocage qui fait prendre aujourd'hui un retard qui va obliger à reporter de plusieurs semaines les rendez vous déjà pris en ophtalmologie en particulier. La commande du matériel du service d'ophtalmologie (plus de 500 000 € déjà financé) a du être cette semaine retardée.


Ce sont pourtant les mêmes médecins libéraux qui font fonctionner les deux structures, 4 médecins libéraux salariés à temps partiel pour l'hôpital, et 10 médecins généralistes pour le service de médecine, les médecins libéraux spécialistes pour la clinique. Jusqu'à ce jour, chacun travaillait de son côté, le dynamisme initié ces dernières semaines, permet de voir s'installer un travail en commun dans l'intérêt des malades et de la population, lui seul peut attirer des jeunes médecins dans l'avenir. La prise en main de la permanence de soins reste un projet associé qui répond à le demande de la population désemparée en cas d'urgence.

Pourtant la Loi HPST vient d'être votée par l'Assemblée nationale, et elle reprend entièrement les projets lancés par les Professionnels de santé, soutenus par l'Agence régionale de l'hospitalisation, par la Mutualité, par la MSA, par le Député Daniel Fasquelle, par le Conseiller général Robert THERRY.
Le Conseil Municipal de mardi soir validera-il ce projet afin, après le vote positif de la commission médicale de l'hôpital, que le Conseil d'administration de l'hôpital de mercredi après midi vote favorablement pour l'occupation de 7 chambres au premier étage de la clinique, pour une période de moins d'un an, telle que proposée par les médecins. Cette solution a le mérite de contenter toutes les problématiques posées par la DDASS, en vue de l'humanisation du V120, et d'assurer la parfaite sécurité et le confort adapté à tous les malades pris en charge.
Comment peut-on imaginer qu'un grain de sable bloque la mécanique, résultat de quatre mois de travail de tous les professionnels de santé déjà débordés par leur exercice quotidien. De nombreux médecins spécialistes appellent chaque jour afin de venir exercer, même pour certains à temps plein, ayant appris par le bouche à oreille l'opération lancée par les médecins du secteur: phlébologues, pneumologues, chirurgiens, anesthésistes, anatomo-pathologistes, pour compléter l'équipe déjà en place des chirurgiens, orthopédistes, ORL, stomatologue, plasticien, rhumatologue, urologue anesthésistes...Le Dr Boubert passe de longs moments au téléphone pour répondre à tous. Mais, tous ne sont intéressés que parce que la clinique leur offre d'emblée trois sites de consultation et surtout un plateau chirurgical ambulatoire qui reste l'avenir pour tous.

Au Conseil municipal, j'espère pouvoir exposer, si Monsieur le Maire m'y autorise, l'ensemble du projet qui concerne Hesdin et son agglomération bien sûr, mais aussi plus de 60 000 personnes attachées à la plateforme médicale centrale de Hesdin qui est actuellement en dégradation significative.

7000 personnes de plus de 18 ans ont soutenu la pétition lancée en novembre dernier, elles doivent rester mobilisées, et nous aider à sauver ce projet d'avenir et dont les retombées en termes d'emploi et d'activité commerciale sont loin d'être négligeables. La Ville d'Hesdin perdra-t-elle sa clinique et une grande partie de son corps médical, comme elle a perdu ses entreprises, est-ce une évolution inéductable, ne pouvons nous donc plus rien faire? Peut-on croire que les Retraités de la région continueront de venir s'installer chez nous, s'ils ne trouvent plus la sécurité médicale d'antan? Nous sommes tous concernés et tous responsables . Les médecins ont fait leur devoir avec toute l'energie possible, aux Politiques de prendre le relais et de permettre la concrétisation du projet.


Dr Marc Biencourt